Cubanité

À la recherche du cochon sauvage

La Ciénaga de Zapata, qui fut le théâtre du débarquement de la Baie des Cochons, est surtout aujourd’hui un parc naturel répertorié. Site de nombreux oiseaux migrateurs, il couvre un immense territoire de marécages aux abords de la côte des caraïbes. Dans la foret vivent les frères Pintines, ils font office de garde-chasse du parc, précisément à Soplillar.
Maneadero fut le premier peuplement de la Cienaga de Zapata où étaient élevés des porcs. L’espace était limité par la mer, la nourriture pour les cochons y était naturelle. Cette zone de Cuba ne permettait pas l’agriculture en raison de son terrain rocheux calcaire (formation de cénotes). Les premiers Espagnols ont développé au XIXe siècle l’élevage comme première forme de subsistance, avant même l’activité de fabrication du charbon de bois, encore pratiquée de nos jours. De ces exploitations agricoles situées dans un espace naturel sans intervention humaine, est né le nom de la zone de la Baie des Cochons.
De Maneadero, où les porcs étaient élevés avec pour seule limite de territoire la mer, jusqu’à la communauté de Cocodrilo où ils étaient vendus et exportés, le marais de la Cienaga de Zapata devait être traversé sur 120 km. Les cochons voyageaient en caravane, guidés par un cochon « guide ». Ce porc n’était pas tué, son rôle était de guider ceux qui allaient être abattus avant d’être exportés.
De cette première activité de travail des premiers habitants de la Cienaga au XIXe siècle, se perpétue la tradition de l’élevage de porcs semi-sauvages. Aujourd’hui, ce n’est pas un commerce mais une manière d’élever des porcs, en semi liberté sans intervention humaine quasi, pour la consommation personnelle des habitants de la Cienaga de Zapata.